La tradition d'Allahva, 29

Publié le par Alda

« Ding, dong !

- Les passagers à destination de la France sont priés de se rendre dans la salle d'embarquement numéro 2 !

- Adieu, Allahva ! s'écria Estaline, prise d'une soudaine vague d'inspiration poétique. Adieu, Jhetupûr, lieu de tant d'aventures et de tant de merveilles ! Je me souviendrai toujours de toi !

- Oui, ça va, merci ! fit Julien en la tirant par le bras. Si tu continues à faire des adieux larmoyants, nous allons finir par rater l'avion ! Vous venez, mademoiselle la commissaire ?

- Attendez, répondit Annie qui inspectait les alentours, j'ai encore perdu Maximilien. Vous n'avez pas une idée d'où il aurait pu passer ?

- Non...

- Bon. Attendez ici, je vais le chercher. Je risque de me faire regarder de travers par mes supérieurs si je leur apprends que j'ai égaré un prisonnier ! »

Annie laissa ses valises à Estaline et s'éloigna d'un pas énergique, en grommelant des paroles inintelligibles.

Après une minute de recherches actives dans le hall de l'aéroport, elle finit par dénicher Maximilien, qui s'était installé sur un banc et qui regardait fixement devant lui, d'un air rêveur.

« Ah ! Vous êtes là ! Cela fait une heure que je vous cherche ! ( Annie avait quelquefois une légère tendance à l'hyperbole, qui, cependant, ne diminuait nullement le nombre de ses qualités ). Qu'est-ce que vous fichez encore là ? je comprendrais que vous essayiez de vous évader et de disparaître dans la nature, après tout, il est tout à fait normal que vous n'ayez pas envie de retourner en prison, mais même dans ce cas, ce n'est pas en restant ici que...  

- Justement, interrompit Maximilien sans cesser de fixer le vide. Je vais retourner en prison, c'est cela ?

- Ma foi, oui, je suppose, répondit Annie, un peu désorientée par la question. Vous êtes un criminel, après tout. Mais je ne vois pas en quoi cela vous ennuie, puisque vous allez encore vous évader le lendemain de votre incarcération, à mon avis.

- Mouais... Vous avez raison, en quelque sorte... Mais c'est pas une vie, de s'évader sans arrêt, vous pensez.

- Eh ! C'est la rançon de la malhonnêteté, que voulez-vous ? Vous n'aviez qu'à choisir un métier plus convenable !

- Parce que vous croyez que j’ai eu le choix ? Enfin, c’est trop tard maintenant. Vous m'avez bien vu l'autre jour, avec le collier de l'archiduchesse... J'ai dû vous faire honte devant toute la Cour, non ?

- Allons ! Pensez-vous...

- Mais si, mais si, j'en suis sûr ! Vous devez me détester, je parie ?

- Mais qu'est-ce qui vous fait dire cela, à la fin ?

- J'en suis sûr, quoi ! J'ai tout fait pour vous casser les pieds, ces temps-ci... Et j'ai bien vu comme vous m'évitiez... et puis, comme vous l'avez dit je ne sais plus quand, je ne suis qu'un voleur, et vous êtes commissaire de police, ça doit suffire, non ?

- Mais qu'est-ce que vous racontez ? d'accord, j'avoue que vous savez être très énervant quand vous le voulez, quelquefois même horripilant, mais de là à vous détester... non, pas du tout !

- Vous dites ça pour me faire plaisir !

- Mais enfin, qu'est-ce qu'il faut que je dise pour vous remonter le moral ? Que vous le vouliez ou non, vous n'êtes pas du tout détestable, vous êtes... comment dirais-je... vous êtes quelqu'un, voilà ! Et pour tout dire... si vous restez en prison... vous allez... vous allez me manquer, voilà tout.

- Vraiment ?

- Si je vous le dis. Enfin, j'espère que vous pourrez avancer les services rendus à Son Altesse pour vous faire libérer... mais si vous n'y parvenez pas... est-ce que vous pourrez... hem... est-ce que vous pourrez vous évader de temps en temps pour me rendre visite ?

- Allons bon ! C'est vous qui dites ça ?

- Bien sûr que c'est moi, idiot. Maintenant venez, je n'ai pas l'intention de manquer notre avion.

- Moi non plus, rassurez-vous. Vous me suivez, Annie ?
- J'arrive... »
FIN
 

Publié dans La tradition d'Allahva

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Z
Elle va craquer je vous dit ! Elle était sympa cette histoire.Et quand on sait que tu l' a écrite à 14 ans , il y a de quoi être bluffé !
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