La tradition d'Allahva, 22

Publié le par Alda


Une fois de retour dans la forêt, Julien, Estaline et la princesse se trouvèrent des places confortables dans la mousse afin de pouvoir discuter tranquillement en attendant l'ouverture du coffre. Annie, bien décidée à saisir cette rare occasion d’être débarrassée de Maximilien pendant un moment, en profita pour partir en promenade un peu plus loin dans la forêt.

 

« Dites-moi, Votre Altesse, demanda soudain Julien, vous, vous vous en sortez bien, mais comment vont faire les générations futures pour ouvrir ce coffre sans la clé ? Elles n'auront certainement pas la chance d'avoir un cambrioleur sous la main...

- C'est vrai que je suis absolument irremplaçable, dit Maximilien, qui avait entendu , depuis la cave.

- Eh bien, je pourrais en faire refaire une, répondit la princesse ; n'importe quel serrurier peut le faire. Mais j'ai de toute façon l'intention de supprimer une bonne fois pour toutes cette tradition stupide, une fois que le peuple du Jhetupûr sera assuré que je suis bien la princesse légitime, c'est à dire ce soir, si tout marche bien. Parce qu'à cause de cette tradition, n'importe quel voleur peut s'emparer du sceptre et de la couronne et se proclamer prince, ce qui n'est pas je pense, une bonne chose...

- Dites ! interrompit Maximilien. Elle est coriace, votre serrure ! Elle date de quand ?

- Oh, fit la princesse, la tradition d'Allahva a bien cinq cents ans.

- Ah, ça explique tout, alors. Moi, je suis habitué aux serrures plus modernes... Mais ne vous en faites pas, je suis sur la bonne voie !

- Magnifique ! Eh bien, continuez ! dit Estaline. Et elle prit en route la conversation de la princesse et de Julien, qui avaient commencé à parler de tout et de rien, confortablement installés qu'ils étaient sur leurs fauteuils de mousse. La conversation avait dérivé sur la vie quotidienne d'Estaline et de Julien, la princesse étant très ouverte et très intéressée par ce qui se passait hors de son palais d'Allahva, et Estaline était en train de raconter sans aucune censure tout ce qu'elle savait de plus confidentiel sur tous les élèves de son collège, lorsque Maximilien jaillit de la cave comme un diable hors de sa boîte, l'air ravi.

« Victoire ! cria-t-il à l'adresse de la princesse Amida. Ca y est ! J'ai réussi ! Il est ouvert, votre coffre ! Venez voir !

- C'est merveilleux ! » s'écria la princesse en se levant de son siège pour se précipiter dans la cave, aussitôt suivie d'Estaline et de Julien. Elle récupéra au passage son épingle que lui tendait Maximilien, et s'avança vers le coffre à présent ouvert, où un rayon de soleil qui s'aventurait par la porte faisait étinceler un objet doré. 

Sous le regard émerveillé de trois paires d'yeux, la princesse se pencha, plongea ses mains à l'intérieur du coffre, et en retira une couronne d'or ornée d'un merveilleux diamant, qu'elle fit resplendir dans le soleil, avant de s'en coiffer d'un geste tout à fait majestueux.

Pour compléter le tableau, la princesse Amida chercha de nouveau dans le coffre, pour en retirer une baguette d'or torsadée, qu'elle saisit fermement dans la main droite.

« Alors ? demanda-t-elle à la ronde.

- Vous êtes merveilleusement magnifique, Votre Altesse ! s'écria Estaline.

- Vous êtes magnifiquement merveilleuse, Votre Altesse ! confirma Julien.

- C'est très joli, ajouta Maximilien. 

- Le sceptre et la couronne d'Allahva ! s'écria la princesse.

- Incroyable ! fit Julien. On a réussi ! Et sans même que cette Lydia Bollik montre ne fût-ce que le bout de son nez ! »

La princesse Amida, suivie de ses acolytes, quitta le coffre à présent vide et donc dépourvu de tout intérêt, et elle sortait très dignement du caveau, la couronne sur la tête et le sceptre à la main, lorsqu'un incident imprévu stoppa net son élan ; elle se retrouva tout à coup nez à nez avec le canon d'une mitraillette qui semblait fortement être dirigé vers elle.

Publié dans La tradition d'Allahva

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Z
Tiens ? la serrure n'a pas de protections...chaceux le Max !
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