La tradition d'Allahva, 16

Publié le par Alda

Retournons à présent au palais, où, sans se douter un seul instant des sombres desseins des deux comploteurs, les invités de la princesse s'installaient dans leurs appartements respectifs.

            Les jours qui suivirent furent faits d'excursions dans les environs d'Allahva, de conversations avec la princesse Amida ou avec quelque courtisan connaissant un ou deux mots de français et désireux d'en apprendre plus sur les coutumes du pays dont venaient les invités, de promenades dans les jardins du palais, ou de longues heures oisives passées à regarder rêveusement passer les oiseaux dans les volières de la princesse, ou tout simplement de siestes. Annie se délecta de ce congé, et quelquefois, elle venait à penser que si elle n'avait pas été commissaire de police, elle aurait bien été princesse. Estaline passait de longs moments en compagnie de la princesse, qui dans ces occasions renonçait à sa haute condition pour se faire professeur de jhetupûrien ou tout simplement amie et compagne de jeux. Sans pour autant que Julien se sentît exclu, car il se joignait souvent aux conversations.

Par contre, Estaline avait cru remarquer que Maximilien se tenait à l'écart. Peut-être était-ce de sa propre volonté, car Estaline avait remarqué qu'il ne détestait pas la solitude et la tranquillité, et qu'il avait souvent l'air mal à l'aise en face de la princesse ou des riches courtisans. Mais peut-être aussi étaient-ce les autres qui s'écartaient délibérément de lui, probablement parce qu’ils tenaient à leurs montres et à leurs bijoux.

Enfin, malgré cela, le séjour se passait d'une façon idéale, et le temps déroulait les jours, les uns après les autres, sans que personne n'y pense.

Un jour, en flânant dans les couloirs du palais, Julien croisa Maximilien, qui se promenait apparemment sans penser à autre chose. Mais en regardant attentivement, il crut remarquer que sous des dehors d'innocence, le personnage dissimulait certainement quelque chose. Et en regardant encore mieux, il s'aperçut que ce quelque chose n'était autre qu'un collier d'or qui dépassait de sa poche.

« Tiens, Max ! Où allez-vous comme ça ? questionna Julien, espérant l'amener, en suivant le fil de la conversation, à avouer son méfait.

- Ben... Je me promène, comme tu vois ! répondit Maximilien, tentant de prendre un ton naturel.

- Et vous faites vos courses, je suppose ? fit Julien avec ironie.

- Heu... hem... bredouilla Maximilien, conscient qu'il n'avait aucune excuse, et par conséquent très embarrassé. Je voulais... enfin, j'espérais l'offrir à Annie...

- Au commissaire Mallier ? A mon avis, tout ce qu'elle fera, c'est se mettre en colère, vous sermonner un bon coup, vous obliger à remettre votre butin où vous l'avez trouvé et vous arrêter pour le compte. Enfin, vous pouvez toujours essayer ! Je ne vais pas vous dénoncer, pour cette fois... Mais je vous aurai prévenu ! » 

Maximilien, encore plus embarrassé, repartit sans un mot. Julien continua lui aussi sa promenade, tout en se demandant quelle idée poussait Maximilien à faire des cadeaux ( même gratuits ) à Annie.

Tandis que, l'esprit occupé par ces questions, il avançait sans songer à regarder devant lui, il entra soudainement en collision avec la princesse Amida, qui faisait la même chose, mais dans l'autre sens.

Julien pensa d'abord à insulter copieusement le chauffard qui lui était rentré dedans; mais quand il s'aperçut de l'identité du chauffard en question, tout ce qu'il put dire fut :

« Oh... Votre Altesse ! Excusez-moi, Votre Altesse... Je suis extrêmemus confent, vêtre Altosse... Veuillez me pardonner...

- Ce n'est rien ! répondit la princesse en riant. De toute façon, je te cherchais.

- Ben... vous m'avez trouvé ! fit Julien. Mais pourquoi me cherchiez-vous ?

- J'aimerais vous voir, la commissaire Mallier, Estaline et toi, et monsieur Délit s'il le désire, à la salle du trône dans une heure. Réunion extraordinaire !

- Bon ! J'y serai ! Je vais prévenir Estaline. A dans une heure, votre Altesse ! »

Après un dernier salut respectueux à Son Altesse, Julien tourna les talons et repartit en courant dans la direction inverse. La princesse Amida, quant à elle, se mit en quête d'Annie. Elle la trouva, quelques instants plus tard, en train de paresser dans une chaise longue au bord de la piscine du palais. Pas de doute, la commissaire Mallier profitait au maximum de ses vacances...

Publié dans La tradition d'Allahva

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Z
C'est vrai que princesse ça doit être sympa comme boulot !
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