Rogner son texte
Alors que j'arrive plus ou moins au bout de ce qu'on peut appeler le premier jet de mon histoire de jungle, je commence à me faire à la terrible réalité qui est que mon oeuvre dépasse assez largement la longueur autorisée, à savoir 20 000 caractères TVA comprise.
A partir de là, vous avez trois possibilités :
1/ laisser tomber ;
2/ mobiliser toute son éloquence pour tenter de marchander avec la direction ;
3/ rogner tout ce qui est inutile. Mais qu'est-ce qui est inutile ? Car on peut partir du principe que si vous avez écrit un passage, c'est que vous pensiez qu'il servait à quelque chose.
Les réflexions qui suivent ne valent pas seulement pour les auteurs décidés à se soumettre au régime amaigrissant des appels à textes, mais aussi à tous ceux à qui on a pu dire, à un moment où à un autre : c'est intéressant, mais c'est un peu long...
La première chose qui vient à l'esprit comme étant inutile, ce sont les descriptions. Les gens qui, comme moi, aiment les descriptions (!) ne sont pas monnaie courante et la plupart vont plutôt avouer sans complexe une tendance certaine à aller voir quelques pages plus loin si c'est plus intéressant. Donc, description=inutile, à supprimer sans états d'âme.
Et pourtant, une description ne peut-elle pas être aussi utile, voire plus, dans l'économie du texte qu'un dialogue ou qu'un passage d'action ? En plus d'instaurer une ambiance, elle donne un rythme au texte, permet à l'auteur de déployer des trésors de style (là, je ne parle pas de moi, hein... mais allez jeter un coup d'oeil du côté des descriptions de Flaubert et vous comprendrez de quoi je parle). Il y a des descriptions qui sont des poèmes en prose. Vous me direz, là j'écris une nouvelle pour Cinquième Saison, pas je ne sais quelle espèce de poème ; c'est un peu vrai. D'ailleurs c'est votre texte, vous en faites ce que vous voulez (j'ai bien expliqué que je ne me sentais pas du tout habilitée à donner des conseils d'écriture).
Trop long ? Les dialogues ; dit-il, dit-elle, bonjour comment ça va et vous ? Là, on peut, me semble-t-il, assez aisément rogner.
"Bonjour, comment ça va ?
- Bien, merci, et toi ?
- Bof, moyen... Ca irait mieux s'il n'y avait pas cette histoire de sixième guerre mondiale qui nous plane dessus... sale affaire. Qu'est-ce que tu en penses ?
- Bof..."
Devient aisément :
"Ils se saluèrent et échangèrent brièvement leurs inquiétudes". Oui mais ! Si, comme moi, les dialogues sont la seule chose que vous savez écrire facilement, les supprimer risque d'ôter à votre texte une bonne partie de son intérêt - et là, re-dilemme.
Rogner sur l'intrigue ? C'est peut-être finalement la meilleure chose à faire... On ne raconte pas la même histoire en 20 000 signes qu'en 30 000 (chiffre que je croyais être la taille limite pour l'appel à textes de la jungle, c'est bien pour ça que je me suis lancée dedans) ou dans un roman-fleuve. Choisir, avant de se mettre à écrire, une histoire simple, moins de personnages - sur le casting de départ, j'en ai déjà supprimé deux... Mais ce genre de choses, si vous ne vous en occupez qu'au moment où vous comptez vos signes et où vous vous apercevez que ça déborde, c'est souvent un peu tard.
Pour le reste, je ne saurais faire de la concurrence à Syven qui dit tout ce qu'il y a à dire sur la question ; j'ai simplement posé les questions que cette affaire m'inspirait, moi, débutante absolue dans le domaine des textes courts.
On peut aussi choisir de dire que l'on n'écrit pas pour le bon plaisir des revues mais pour le bien de la Littérature et qu'on ne va pas s'abaisser à diminuer son oeuvre parce qu'elle est trop grande pour ce cadre mesquin.
Hmm. Faites-moi penser à garder cet argument en réserve si ça ne marche pas.
A partir de là, vous avez trois possibilités :
1/ laisser tomber ;
2/ mobiliser toute son éloquence pour tenter de marchander avec la direction ;
3/ rogner tout ce qui est inutile. Mais qu'est-ce qui est inutile ? Car on peut partir du principe que si vous avez écrit un passage, c'est que vous pensiez qu'il servait à quelque chose.
Les réflexions qui suivent ne valent pas seulement pour les auteurs décidés à se soumettre au régime amaigrissant des appels à textes, mais aussi à tous ceux à qui on a pu dire, à un moment où à un autre : c'est intéressant, mais c'est un peu long...
La première chose qui vient à l'esprit comme étant inutile, ce sont les descriptions. Les gens qui, comme moi, aiment les descriptions (!) ne sont pas monnaie courante et la plupart vont plutôt avouer sans complexe une tendance certaine à aller voir quelques pages plus loin si c'est plus intéressant. Donc, description=inutile, à supprimer sans états d'âme.
Et pourtant, une description ne peut-elle pas être aussi utile, voire plus, dans l'économie du texte qu'un dialogue ou qu'un passage d'action ? En plus d'instaurer une ambiance, elle donne un rythme au texte, permet à l'auteur de déployer des trésors de style (là, je ne parle pas de moi, hein... mais allez jeter un coup d'oeil du côté des descriptions de Flaubert et vous comprendrez de quoi je parle). Il y a des descriptions qui sont des poèmes en prose. Vous me direz, là j'écris une nouvelle pour Cinquième Saison, pas je ne sais quelle espèce de poème ; c'est un peu vrai. D'ailleurs c'est votre texte, vous en faites ce que vous voulez (j'ai bien expliqué que je ne me sentais pas du tout habilitée à donner des conseils d'écriture).
Trop long ? Les dialogues ; dit-il, dit-elle, bonjour comment ça va et vous ? Là, on peut, me semble-t-il, assez aisément rogner.
"Bonjour, comment ça va ?
- Bien, merci, et toi ?
- Bof, moyen... Ca irait mieux s'il n'y avait pas cette histoire de sixième guerre mondiale qui nous plane dessus... sale affaire. Qu'est-ce que tu en penses ?
- Bof..."
Devient aisément :
"Ils se saluèrent et échangèrent brièvement leurs inquiétudes". Oui mais ! Si, comme moi, les dialogues sont la seule chose que vous savez écrire facilement, les supprimer risque d'ôter à votre texte une bonne partie de son intérêt - et là, re-dilemme.
Rogner sur l'intrigue ? C'est peut-être finalement la meilleure chose à faire... On ne raconte pas la même histoire en 20 000 signes qu'en 30 000 (chiffre que je croyais être la taille limite pour l'appel à textes de la jungle, c'est bien pour ça que je me suis lancée dedans) ou dans un roman-fleuve. Choisir, avant de se mettre à écrire, une histoire simple, moins de personnages - sur le casting de départ, j'en ai déjà supprimé deux... Mais ce genre de choses, si vous ne vous en occupez qu'au moment où vous comptez vos signes et où vous vous apercevez que ça déborde, c'est souvent un peu tard.
Pour le reste, je ne saurais faire de la concurrence à Syven qui dit tout ce qu'il y a à dire sur la question ; j'ai simplement posé les questions que cette affaire m'inspirait, moi, débutante absolue dans le domaine des textes courts.
On peut aussi choisir de dire que l'on n'écrit pas pour le bon plaisir des revues mais pour le bien de la Littérature et qu'on ne va pas s'abaisser à diminuer son oeuvre parce qu'elle est trop grande pour ce cadre mesquin.
Hmm. Faites-moi penser à garder cet argument en réserve si ça ne marche pas.